lundi 30 novembre 2015

Âme en perdition.


12h58

Réveil en larmes, la boule au ventre, je n'ai que peu dormi, mon premier rêve, je ne m'en rappelle plus, mais quand je me suis recouchée à 09h00 les vrais cauchemars m'attendaient. Rien d'horrible, enfin pas du domaine de la peur collective, aucun meurtre sanglant, ou fantôme, ou rien qui ne génère une sensation de peur panique chez les autres. Je ne détaillerai pas ici mon rêve, puisqu'il faudrait pour ça que j'explique pourquoi j'en ai rêvé, et en parler rendra les choses bien trop réelles, et me fera dévoiler la vie privée de quelqu'un qui ne partage plus la mienne, et j'ai encore beaucoup trop de respect pour cette personne.

Je me sent très mal, je n'ai rien avalé de consistant depuis Vendredi, parce-que chaque fois que je me retrouve devant de la nourriture, j'ai beau avoir la dalle, mon estomac se noue, je carbure au coca et au thé, dose de caféine combiné au sucre, je ne dors presque plus, la nuit dernière j'ai du dormir 5 heures, et celle d'avant je n'ai dormi que 3 heures. Pourtant, pour une fois, je suis entourée, J'ai passé la nuit de Samedi à discuter avec quelqu'un que j'aime beaucoup, la soirée d'hier aussi, et ça créé chez moi des moments d'accalmie, je me focalise sur ma discussion, et je rigole, je pense à autre chose, ça me fait du bien, surtout qu'il y a dans nos paroles beaucoup de sincérité, et que ça m'avait manqué.

Retour à la fac ce soir, élection des délégués, elle était prévue pour la semaine dernière, mais au final non c'est cette semaine, et je ne peut pas boycotter en n'y allant pas, parce-que si je m’absente tous les Lundis, je vais finir par me faire virer, et ce n'est pas ce dont j'ai besoin, pas en ce moment. Mais supporter cette mascarade ne me plait guère, voir des gens qui ne se supportent pas se faire de la lèche pour être élus, je trouve ça d'une malhonnêteté sans nom, Donc à moins que quelqu'un de vraiment intéressant ne se présente, je ne voterais même pas, non en fait je ne voterais pas. Je ne vois pas l'utilité d'un délégué pour une classe de DAEU, on a pas tous les mêmes cours, et si le délégué doit gérer toutes les demandes concernant tous les modules disponibles, il risque de ne plus avoir de temps pour gérer ses propres cours, donc une fois de plus, je pense que c'est juste n'importe quoi, un truc qui ne va servir qu'à moitié et que tout le monde aura oublié en revenant de nos 5 petits jours merdiques de vacances de Noël.

J'en ai parlé avec mon père cette nuit, quand je me suis levée pour désinfecter mes coupures, il était dans le salon en train de regarder une connerie à la télé, pour une fois il est d'accord avec moi, On a pas mal discuté d'ailleurs, mais rien de ce dont on a parlé de m'a soulagé outre mesure, j'ai besoin de motivation, et il m'a découragée, en me rappelant que peu importe ce que je ferais, je serais toujours le "cas à part" de la classe, la personne qui sort du lot, celle avec qui on aime pas traîner parcequ'elle a une grande gueule parce-que sa vérité sur la vie en général déprime, déçoit ou soulève des questions que les autres ne veulent pas se poser. L'éternelle solitaire en résumé.

Dans la lignée des discussions avec les membres de ma famille mon petit frère s'y est mis aussi, l'inverse de moi, il a 17 piges, il sait ce qu'il veut pour son futur, il ne se prend jamais la tête avec les parasites de sa vie, le principal c'est la famille à ses yeux, et parfois j'envie son insensibilité, j'suis capable de faire taire toutes mes émotions, mais si je le fais, c'est terminé, je n'existe plus en tant que "moi-même", aucune pitié, aucun sentimentalisme, plus de gentillesse, en fait ça devient moi et moi seule. Je n'ai pas envie de perdre ce qui fait que je me pense encore être quelqu'un de bien. J'suis pas égoïste, et quand je fais du mal autour de moi ça a des répercussions sur mes propres émotions. Ouais la fragilié ouais, l'empathie, l'hypersensibilité, c'est tout ou rien avec moi, soit je décide de tout ressentir plus fortement que les autres, soit je décide de ne plus rien ressentir, en sachant que tout reviens toujours, ne plus rien ressentir ça marche un temps, mais ça finit par détruire. Tout ressentir plus fort ça fait mal, quand on doit encaisser la douleur, mais ça veut aussi dire que toutes les émotions positives sont plus intenses, les moments de bonheurs sont merveilleux, et l'amour est tellement beau, enfin quand il est partagé on en reviens toujours au même point.

J'ai supprimé les deux ou trois derniers articles ici, j'avais besoin de prendre un peu de temps, mais il fallait que je revienne écrire, en allumant mon pc, mon fond d'écran m'a fait l'effet d'un électrochoc, ma mémoire est quasi parfaite, je me rappelle de tout ce qu'il faut, une musique fait naître en moi une vague de souvenir, il en est de même pour une photo, pour une parole, bref, rien de bon quand on est d'humeur dépressive. J'étais mal a cause de mon dernier rêve, mais a ce moment là j'ai eu cette douleur dans le creux du ventre, le cœur serré, la gorge nouée, j'ai rarement eu aussi mal en me remémorant tout ce que j'aimais vivre avec quelqu'un. J'ai jamais eu aussi mal en vérité, je ne sais pas combien de temps je vais devoir attendre pour m'en remettre, je pense que cette blessure restera béante, elle rejoindra le panthéon des douleurs inoubliables de ma vie, au même titre que la perte de mes grands-parents.

J'ai recommencé un journal intime il y a une semaine environ, plus même, deux semaines, j'y écris en détail ce que je fais quand je vais mal, un exutoire beaucoup plus personnel que celui-ci, Ou je peut trahir mes secrets ceux des autres sans pour autant avoir peur d'un quelconque jugement, ça me fait du bien ouais, mais il faut que je me promette de ne jamais le relire, j'ai déjà en mémoire trop d'instants qui ouvrent un peu plus la blessure chaque fois que j'y repense. Bientôt une semaine que j'ai passé mes derniers instants dans ses bras, et ce qui auparavant me passait du baume au cœur me le déchire à présent.

Je n'attend qu'une chose pour le moment, c'est l'heure de sortir de la fac pour traîner un peu dehors, profiter du froid ambiant, entre deux lampadaires et leurs éclairages pourris pouvoir observer la lune, me poser encore une tonne de questions existentielles mais en dehors de ma grotte sombre et inhospitalière.

mercredi 11 novembre 2015

Accalmie temporaire.

00:58

Ça fait un petit moment que je ne suis pas revenue par ici, certainement parce-que j'étais trop occupée à me prendre la tête pour rien et à rester dans mon coin.

J'ai passé de très bons moments ces derniers jours, je suis sortie sur le vieux port, avec 99% de personnes que je ne connaissait pas Vendredi soir, Samedi j'ai participé au Hero Festival, j'ai défilé avec des personnes toutes aussi géniales les unes que les autres, j'ai revu des personnes qui me tiennent à cœur, j'en ai rencontré de nouvelles, Dimanche je suis allée au salon international du tatouage de Marseille, j'en ai profité pour immortaliser ce moment en me faisant tatouer, Dimanche soir j'ai passé une excellente soirée en compagnie de personnes intéressantes, et aujourd'hui encore j'ai profité d'une journée parfaite.

J'aimerais réellement pouvoir faire en sorte de garder ces instants de bonheurs en bouteille, et m'en inspirer un peu quand je rentre chez mon père et que mon moral baisse d'un coup net.

Je veux dire, je passe mon temps à vouloir rendre service, en gardant mon frère, en aidant ma belle-mère, mon père, de toute les façons possibles, mais j'ai l'impression que rien ne suffit jamais, quand ce dernier a décidé qu'il y a quelque chose qui ne va pas, alors rien ne va.

J'ai évidemment pensé à prendre mon propre appartement, mais ce ne sera possible que le mois prochain, voir en Janvier... Il faut que je récupère un papier au secrétariat pédagogique de la formation continue, que je vois si ce papier peut servir comme certificat de scolarité, si c'est le cas il faut que je me présente au crous, que je fasse une demande de chambre accessible en cité u, et si le papier n'est pas valable, il va falloir que je trouve un appartement. Mais dans tous les cas j'ai les main liées parce-qu'il faut que le responsable de la formation continue signe le fameux papier pour que je puisse le récupérer, et ça, c'est vraiment pas gagné.

En attendant, je suis obligée de supporter les cris, les pleurs, les engueulades, la télé a fond, l'odeur de clope, et bien d'autre choses dont je me passerai volontiers.

Puis je me sens seule chez lui, quit à l'être autant avoir son propre appart pour ça quoi...

Je devais récupérer ma poupouille, cette boule de poil appelée plus communément la grosse ou ma fifille. bref mon chat. Au départ, mon père était totalement d'accord, puis au fur et à mesure il a commencé à changer d'avis, au final il s'avère que je ne la récupère pas, vu que mon ex garde notre ancien appart et qu'elle s'y sent bien, donc j'ai demandé à mon paternel si, par le plus grand des hasard, je pouvais me permettre d'adopter un chaton, un rat en cage, ou même une petite souris, histoire de m'occuper l'esprit, de pouvoir dorloter et chouchouter un petit être vivant sans avoir à lui donner le sein et à l'éduquer jusqu'à ma propre mort (oui je parle bien d'un enfant oui.). La réponse fut, bien évidemment négative.

La raison? Et bien tout simplement que sa femme à peur des animaux, que lui même ne trouve aucun intérêt au fait d'en adopter un pour s'en occuper. J'ai eu beau lui expliquer qu'à mes yeux, c'était important vu que je me sens très seule, que je suis constamment en manque de câlins  et que j'ai un besoin maladif de m'occuper de quelque chose (le quelque chose est à prendre avec des pincettes, je n'ai pas envie de formuler correctement.) il m'a répondu que ce n'est pas parce-que j'ai vécu toute mon enfance, mon adolescence et les prémices de ma vie d'adulte avec des animaux que ça devait continuer.

Mais voilà, quand je rentre, je vais dans ma chambre, vu que dans le salon quelqu'un dort, ou fais la gueule, j'allume mon ordi ou une de mes consoles et plus personne ne me calcule jusqu'à l'heure du repas...

Je suis totalement démotivée pour mon année aussi, quand je vois le travail qui est donné par exemple en Géographie et ce qu'on étudie, je veux dire qu'à la fin de l'année je n'aurais jamais les connaissances requises pour passer mon diplôme, même avec toute la bonne volonté du monde, quand on ne fait que des études approximatives de document, la connaissance devient très limitée, et au contraire, dans des matières comme le Français ou l'Anglais, j'y vais pour signer ma feuille de présence mais en soi je n'ai rien à y faire, j'ai envie de rester dans mon lit à bader plutôt que d'aller en cours et déprimer vis à vis de la débilité de certains, quit à déprimer autant que ce soit à cause de moi et moi seule, et au chaud sans avoir à supporter qui que ce soit.

Enfin voilà, encore une suite de phrases sans sens particulier, ça m'aura quand même fait du bien de revenir ici pour tout sortir, même si en allant me coucher je vais encore me retrouver à me blottir contre un oreiller.

mardi 3 novembre 2015

Contre nature.


Björk dans les oreilles, il est 00:10 et le sommeil est inexistant.

Aujourd'hui je n'ai rien fait de ma journée, j'aurais du contacter une tonne de personnes et finir mes papiers, mais j'ai regardé Once Upon a Time, Grimm, j'ai écouté de la musique, et j'ai joué à Black ops 2.

Ce soir, pendant le dîner, mon père m'a fait une réflexion assez intéressante.
"C'est bizarre, ça fait quelques jours qu'on ne t'entend plus, tu as toujours un avis à donner, une réflexion à partager, et plus rien."

Dans la continuité de mon dernier article, j'ai du lui expliquer que je n'arrivais plus à m'exprimer comme d'habitude, que tout mon être commençait à changer. Il m'a dit : "Tu sais, je te connais un peu quand même, tu ne devrais pas garder tout ce que tu penses en toi, fais sortir les choses, tu sais comment tu réagis quand tu te bloques, et je sais pourquoi tu es comme ça maintenant." Bon je retravaille un peu les phrases hein, ceux qui connaissent mon père savent bien comment il a pu me dire ça, mais voilà ça veut dire la même chose au final.
MBREF

Il à raison, je sais aussi pertinemment pourquoi je me renferme de la sorte, bon sans vouloir t'offenser lecteur, même si je m'étale beaucoup ici, la raison restera purement personnelle.
Le fait est que j'ai beau avoir envie de parler, c'est comme si ma bouche était paralysée. j'aimerai dire un as de choses à tout un tas de personnes, j'ai tellement de questions à poser, tellement d'affirmations à donner, ça en devient inhumain.

Quand on est habituée à se faire clasher, à se faire contredire ou même ridiculisée par certaines questions, on finit par ne plus en poser et à chercher par soi même au lieu de se sociabiliser avec les gens qui peuvent nous donner ces informations. Comme si le monde entier poussait à la connaissance tout en ne voulant pas aider à l'acquérir. Mais ce n'est pas la connaissance le plus gros souci concernant ma source intarissable de questions. Non le vrai problème c'est mon angoisse des réponses.

Quand on attend l'honnêteté et la franchise de la part des gens, on s'attend à ce qu'elles viennent d'elles même, hors, quand on pose des questions on provoque deux risques.. Le premier : donner à la personne en face de nous la possibilité de nous mentir, et comme la vérité finit toujours par se savoir, tôt ou tard, ça créera forcément un conflit. Le deuxième risque, c'est qu'en posant la question, on s'attende à une réponse qui est l'inverse de celle que l'on aura, et c'est à ce moment qu'on réalise que beaucoup de choses ne se passent pas comme prévu. Alors je vais encore vous répéter quelle frustration c'est de ne pas contrôler certaines choses, mais pour le coup c'est légitime. Je veux dire, on ne peut ni contrôler les sentiments, les désirs ou les pensées d'une autre personne, déjà que contrôler ses propres sentiments et ses propres désirs c'est la merde alors ceux d'une autre personne je n'y pense même pas. Et même sans ça, quand on aime quelqu'un on ne cherche pas à manipuler le genre de choses qui fait que ce quelqu'un est ce qu'il est.

Bonjour j'ai trop de choses à dire alors je ne fait pas de phrases parfaitement construites...

Il y a une autre chose dont j'ai l'habitude, c'est que les gens me fassent comprendre que ce que je leur dit les met mal à l'aise, ou alors qu'ils n'avaient pas envie de le savoir, ou que sais-je encore. Le plus dur à vivre quand on met son cœur à nu, c'est de le faire dans le vide, sans aucune réponse, ou justement, d'avoir à se dire que ça fait chier certaines personnes de nous écouter, de nous lire, ou d'essayer de comprendre ce que l'on ressent.

Je veux dire, je sais que je suis quelqu'un de très chiant à la base, que j'aime passer des heures à parler des choses que je ressent, je suis une démonstrative dans l'âme, j'ai plus de 450 Go de photos sur mon disque dur externe, je garde tout, je fais des photos tout le temps, parce-que j'adore me forger des souvenirs qui durent. Je sais que les souvenirs que l'on garde en tête sont impérissables mais parfois ils disparaissent au profit de nouveaux, meilleurs ou pire c'est selon, donc dans le doute je garde tout. Même si je ne vis pas dans le passé, ça ne veut pas dire que je ne suis pas nostalgique, j'aime me rappeler de tout mes bons moments. Presque toutes les musiques de ma playlist du moment correspondent à un moment précis de ma vie, heureux ou non, ça me permet d'essayer de garder mes émotions à leur paroxysme, afin d'éviter les excès de sentimentalisme à outrance. Paradoxal ? Non pas tant que ça en vérité, parce-que si on y réfléchit bien, garder ses émotions en constante réduit les moments ou elles varient, il y aura toujours du plus ou du moins, mais en plus modéré. Enfin je ne sais pas si tu me comprends mais voilà.

Je viens de passer de Björk à un peu d'électro badante. Intéressant non?

Et encore une fois je me suis beaucoup égarée concernant mon sujet principal, je vais raccourcir le supplice de la lecture en résumant un peu, ça évitera que toi, très cher lecteur, tu te ruines la rétine et le cerveau.

Le fait est que je pense trop, voilà, ça c'est acquis il n'y a pas de soucis, mais comment faire pour se soulager un peu, que ce soit de ses craintes, de ses envies, de ses sentiments si personne n'est là pour écouter et pour répondre... C'est bien beau de venir me défouler ici mais je ne fais que poser des lignes de mots sur une page informatisée au final, où sont les câlins de réconfort, les débats endiablés, les sourires approbateurs, les explications interminables, enfin les relations à proprement parler au final. J'en ai lu et entendu des "tu peux me parler, tu peux tout me dire", mais ce que j'ai à dire va bien au delà d'un texto ou d'une petite conversation, même si c'est très concis en règle générale, j'attend ce qui suis quoi, pas un silence ou une réponse lambda, ça ne vaut pas le coup et je préfère tout garder plutôt que de me fatiguer. A chaque fois que je me confie sur une pensée, un sentiment ou autre ça me coûte beaucoup niveau psychologique, je fais confiance, je met de coté mon égo, ma fierté, j'expose au grand jour mes plus grandes angoisses, j'attend un minimum en retour, donc au lieu d'attendre quelque chose de la part des gens, ce qui ne se fait pas, je préfère me taire. Forcément ça se ressent, je suis plus énervée qu'à mon habitude, ou du moins plus susceptible, je laisse de moins en moins filtrer ce que je ressens quand on me dit quelque chose qui ne me plait pas.

Vivre à mes cotés c'est l'enfer en vrai, je suis un volcan en constante éruption, si j'avais été Bruce Banner j'aurais été incapable de gérer mes transformations en Hulk.

Le mot de la fin pour les geeks, par une geek, c'est tout pour moi bonne nuit, à vous les studios.

dimanche 1 novembre 2015

Dry.

Artiste : Anna Minina
23h46

Il fait froid, et ça fait déjà une heure que j'essaie de trouver le sommeil, demain je me lève de bonne heure, je vais récupérer des affaires encore, que je vais entasser dans un appartement qui n'est pas à moi et dans lequel je ne trouve pas ma place, je vais devoir ranger et trouver une place pour chaque chose, alors que moi même je n'en ai aucune.

J'ai l'impression d'être figée dans le temps, non, dans une réalité qui n'est plus la mienne, plus rien ne m'appartiens, je fais un pas en avant, et je recule de quelques années, j'ai vécu tout un tas de choses, mais malheureusement je ne peut pas en tirer profit, mon corps ne réagit plus comme à son habitude depuis quelques jours, je crois que j'ai tiré un trait définitif sur mon passé, sur ce qui faisait avant partie intégrale de mon être, je change et je le ressent au plus profond de moi.

Je n'arrive plus à vraiment pleurer, et pourtant je sais que j'en ai besoin, j'ai un besoin compulsif d’extérioriser ce qui m'a fait du mal pour ne plus vivre sous le joug de la colère et de la tristesse, je veux ma part de bonheur, et je sais que je n'ai pas a courir après, elle est sous mes yeux, mais ils sont encore trop embrumés pour que je puisse la voir, la toucher, l'agripper et ne plus jamais la laisser partir.

Aucune larme ne coule de mes yeux, habituellement je suis une fontaine lacrymale, mais depuis deux jours, a part une vague sensation de tristesse, je ne ressent pas d'émotions négatives, je sais qu'elles sont là, mais je sais aussi que je les aies tellement enfouies qu'elles ne me quittent plus, et pourtant je veux m'en débarrasser.

Je ne parle pas ici d'oubli, puisque c'est ce qui nous fait changer, de se remémorer ses erreurs, ses faiblesses et ses choix, mais d'exorcisme. La nuit dernière, j'ai du faire face à tout un tas de réalités qui m'ont réellement terrifiées, et je vis sous le joug de cette peur constante, j'ai peur de décevoir les gens que j'aime, j'ai peur d'être déçue, j'ai peur d'être blessée, abandonnée, tout un tas de choses qui font que je me renferme de plus en plus, laissant peu à peu la noirceur des mes idées prendre le dessus sur tout l'espoir que je garde précieusement enfermé.

Un jour quelqu'un m'a dit : Si tu veux réellement ne plus avoir de problèmes d'émotions, de sentimentalisme, n'ai pas peur de faire du mal autour de toi, pense à ton propre bonheur et non pas à celui des autres. J'ai cru bon de suivre ce conseil, et au plus je côtoie cette même personne, au plus je me rend compte de la connerie que c'est, "j'ai fait ça toute ma vie et je continue" mais ce n'est pas vrai. Je peut être une vraie connasse quand je m'y met, et quand je n'aime pas quelqu'un, en général je ne me fait pas prier pour le lui faire remarquer, j'ai un caractère de merde, et quand je décide quelque chose je n'en démords pas, c'est comme ça. Mais putain je reste quelqu'un d'intègre, et je suis clairement incapable de faire volontairement du mal à certaines personnes.

En fait je pense que l'humanité se règle de la sorte : Les dominants et les dominés, il y aura toujours quelqu'un au dessus de vous pour vous manipuler, pour vous faire comprendre que vous n'êtes rien, et par conséquent, il y aura toujours une personne que vous manipulerez, a qui vous ferez comprendre que par rapport à vous, il n'est rien. C'est une loi universelle, le pouvoir amène le pouvoir, et on a beau être animé des meilleures intentions possibles, on a tous fait quelque chose que l'on regrette, on a tous été capable du pire pour arriver a nos fins, par vengeance, par haine, ou même par amour.

Et en ça j'ai peur, comment je peut vivre sereinement en sachant que je vais toujours me prendre un mur, ou que je vais en dresser un sur la route de certaines personnes, comment trouver une sorte de paix intérieure quand tout notre être est rongé entre le bonheur et le malheur? Quand on me dit que je me refuse tout droit au bonheur, dans le fond ce n'est pas faux, parce-que je préfère souffrir que de faire souffrir les autres, même si j'ai déjà fait du mal à beaucoup de gens autour de moi, des gens que j'ai pu aimer par le passé.

C'est n'importe quoi de réfléchir de la sorte, mais ou puiser la force, quand le seul modèle que j'ai n'est pas capable d'être ce qu'il prétend, dire des choses et agir à l'inverse, déjà que je suis quelqu'un de profondément troublé, comment je peut trouver une stabilité là dedans? Je ne me suis jamais reposée sur qui que ce soit, et je crois que je ne le ferait jamais vraiment, je n'ai pas peur de souffrir, mais j'ai peur de perdre tout ce pour quoi je me bat depuis des années et des années.

"Manipulable", non ce n'est pas le terme qui me définit, bien au contraire, même si on a l'impression de me forcer, je me force pour faire les choses, parce-que c'est de compromis que la vie est faite, et que si ce n'est pas moi qui prend sur moi pour en faire, ça tombera sur quelqu'un de plus fragile, ou je ne sais quoi,

Sensible est le mot, quand on me connait, il est horriblement facile de me blesser, je fait preuve de beaucoup de retenue, de patience, quand les gens ne me connaissent pas, il n'y a qu'avec peu de personnes que j'abandonne le masque de monstre pour me montrer telle que je suis réellement, en ça je demande de la part de ces personnes un minimum de respect. Je sais très bien que j'attend trop des gens, et que je prend tout trop à coeur, que je ne devrais pas me sentir mal quand j'entend certaines choses, mais ça fait partie de moi, c'est ce qui fait ma complexité, si les gens préfèrent que je reste le monstre qu'ils ont connu au départ, il ne faut pas me parler de sentiments, non il ne faut pas jouer avec ça.

Je fais partie de ce genre de personne qui a besoin de se sentir aimé, important, irremplaçable, donc forcément, quand je sens qu'au final je ne suis qu'un morceau de viande animé par des impulsions électriques et chimiques, je n'ai plus envie de rien, et je ne me laisse pas aller au bonheur, puisque de toute façon, il n'est pas réellement là. Encore une fois la relation complexe dominé/dominant est omniprésente, dans les relations amicales/fraternelles/amoureuses, il y aura toujours une personne qui se sacrifiera pour l'autre, au dépit de son bonheur réel, il y en aura toujours un qui fera tout pour que l'autre se sente parfaitement bien, et ça passe par le fait de devoir cacher ses émotions pour ne pas blesser, pour ne pas perdre ce qu'on a tissé niveau relationnel, c'est complexe, c'est un travail long, et c'est surtout horrible quand on s'en rend compte, parce qu’au final, cette relation est nécessaire au fonctionnement des liens tissés. C'est comme un aimant, les pôles magnétiques de polarité opposée s'attirent mutuellement et l'un n'existe pas sans l'autre. C'est ce qu'on appelle la fatalité.

Il n'appartient qu'à nous d'être heureux et d'avoir un sentiment de liberté malgré les lois immuables de l'humanité. moi il me faudra de la patience, de la compréhension et surtout énormément d'amour, ce sont les trois choses qui m'ont le plus manqué quand j'ai commencé à comprendre qui je suis réellement. Et j'en ai besoin plus que jamais.