mercredi 31 août 2016

Questionnement.


31 Août 2016 - 13h06 - Paris

Décidément, j'ai repris tous les jours ma petite introspection. Je ne suis même pas sure que ça fonctionne correctement.

Je me suis enfoncée plus loin dans les jardins de l'institution aujourd'hui, plus proche de la Tour Eiffel, les bâtiments du 7ème arrondissement sont magnifiques.

J'enchaîne les disputes, je me remet beaucoup en question ces derniers temps. J'en suis venue à la conclusion que ça venait de moi.

Je ne comprends personne et personne ne me comprends, je sais que je ne suis pas la seule dans cette situation, mais ça ne m'apaise pas pour autant. J'ai l'impression que je m'exprime clairement, que mes idées sont accessibles à tout le monde, mais à leurs yeux ce n'est que gazouillis de bébé incompréhensibles...

Je ne suis jamais pleinement moi. On me le reproche, alors je ne me bloque pas, et là on me dit qu'il faut que je trouve un juste milieu. Est-ce que c'est moi qui déconne? Est-ce que ce n'est pas une fatalité plutôt?

Je me demande si nous ne sommes pas génétiquement faits pour n'accrocher qu'avec d'autres personnes précises? Une question d'hormones ou de glandes, d'impulsions électriques, d'échanges olfactifs, enfin, nos âmes pourraient se connecter à d'autres mais... Et si on ne pouvait être soi qu'avec les gens qui nous correspondent?

mardi 30 août 2016

Solitaire.


30/08/2016 - 14H20 - Paris

J'écris depuis la cour avant de l'institution. Il y a du vent, il fait beau et quelques nuages jouent avec un grand soleil. A l'ombre, comme à mon habitude.

Les gens ont tendance à croire que les loups sont des animaux plutôt diurnes, En réalité ils chassent plutôt la nuit et font de belles siestes en journée.

Je me suis toujours demandé comment les solitaires le devenaient, en général ce sont des exclus de la meute, mais est-ce qu'il y en a qui, malgré leurs efforts, s'excluent et choisissent par dépit la solitude.

J'ai toujours été de nature solitaire, même si j'adorais avoir des copines et m'amuser avec les autres, souvent j'étais plutôt exclue, et je pense que c'est la cause principale de mon asociabilité actuelle. J'aime la présence et le contact des humains, mais parfois j'ai besoin d'être seule, de me recentrer. Il arrive souvent que je me sente comme étrangère face à certaine réflexions, à certains actes, à certains jugements, un peu comme si j'avais des principes et un mode de pensée archaïque totalement incompris.
Pour s'entendre avec le monde, il convient de mettre de côté tout égo, tout préjugé et toute envie de dominer un débat... Chaque humain pense avoir raison sur chacune des décisions qu'il prendra, sur chaque choix moral, de vie, ou principes. En partant de cette analyse simpliste, il convient d'en conclure que personne ne peut s'entendre sur tout point, ou alors quelques rares exceptions, et il convient donc d'en conclure également que les relations humaines sont pavées de concessions, de retenue et de respect de la vie privée, les sujets tels que la religion, la politique, le choix de vie, sont en réalité alors des choses personnelles et propres à tout un chacun et l'on doit garder ses opinions pour soi, pour ne créer aucun conflit.
Qu'en est-il alors de la vraie définition d'échange, échanger des idées, des points de vue, se rassembler pour parler des points communs... Chauvinisme et Rapprochements, tout en délaissant le reste du monde... Cause de conflit...
Comment peut-on sainement vouloir entrer dans un mode de communication comme celui-ci ?

Une grosse parenthèse philosophique, mais voilà à quoi mon esprit pense lorsque je me retrouve perdue au milieu de personnes avec qui je ne partage ni principes, ni pensées... Evidemment ça ne m'arrive pas souvent, si je discute et passe du temps avec certaines personnes c'est que l'on a quelques points de vue communs...

Je crois que le pire c'est que lorsqu'on choisit plus ou moins de se terrer dans le silence ou de s'exiler un peu, on se prend une vague de reproches à la gueule... Et on a encore moins envie de participer à tout ça, pourquoi ne pourrait-on pas rester soi? Pourquoi devrait-on jouer la comédie pour le coté "bon enfant"...

C'est toute cette hypocrisie qui me pousse à rester seule de plus en plus souvent, et de plus en plus longtemps... On partage du temps avec des humains, on discute, on rigole, on partage quelques secrets parfois, mais on reste quand même quelqu'un d'autre... On exprime jamais vraiment ce que l'on veut, de la manière dont on aimerait le faire, on se retient, on se prive, et les autres font pareil pour la cordialité, pour pas que les désaccords ruinent le peu d'accords...
C'est tout un bordel indescriptible en réalité, et ça cause pas mal de douleur, pas mal de rancoeurs... Parfois c'est bien, mais les grosses disputes et les grosses divergences ruinent le côté festif de la sociabilisation...

L'homme n'est-il au final qu'un animal solitaire obligé de se sociabiliser pour survivre?..

dimanche 28 août 2016

Folie, Perdition.


28 Août 2016 - 10h32 - Paris. 

Chaleur caniculaire, lit d'hôpital, besoin d'écrire.
Mes idées et mes émotions m'échappent, Je suis en plein procédé créatif et en pleine immersion du côté sombre de mon âme. Une envie d'aller toujours plus loin, de creuser chaque fois plus profondément. 

J'en viens à ne plus discerner quels sentiments m'habitent à l'heure où je me plonge dans cet article. 

J'ai presque pas dormi de la nuit, mais je voulais me couper du sempiternel rituel insomnie - écriture, j'ai donc passé ma nuit et le début de matinée à essayer de méditer... Impossible. Mes idées se chevauchent, s'entremêlent, se défont, je ne sais plus où j'en suis. Pourtant tout va bien.

Il y a ce bouton autodestruction au dessus de ma tête, un peu comme la fatale épée de Damoclès. Quand tout va bien je m'amuse à appuyer dessus, puis je constate objectivement les dégâts, qu'ils soient personnels ou non. Ensuite je me complais dans ce mal-être en espérant être un jour pleinement heureuse, puis quand je daigne enfin comprendre que le bonheur est juste là, qu'il me suffit de m'ouvrir et de me laisser aller je recommence, et je gâche tout.
Je n'ai pas envie de recommencer ce cycle infernal, et pourtant mon cerveau me pousse à tout envoyer chier, un peu comme on déchirerait les pages d'un livre pour qu'il n'y ait plus que ce qui nous enchante dedans. Lorsqu'on affectionne la désolation le chaos et l'obscurité, est-il judicieux de ne vouloir garder que ce que l'on aime?
Je ne sais même plus de quoi j'ai envie, parfois d'aller dépenser l'argent que je n'ai pas en futilités telles que le maquillage, ou des fringues qui coûtent une blinde sous prétexte que je veuille me façonner un style personnel qui au final ne le sera jamais. J'aspire à retourner coudre mes propres robes et mes surcots, telle une paysanne sortie d'un film médiéval quelconque, mais même comme ça j'attirerais l'attention sur un nouveau style et le principe même de sobriété n'en sera qu'une vague idée de départ. 

Est-ce ça la folie ? 

Je me rends compte que rien ne va, j'aimerais me terrer au fin fond de la forêt pour pouvoir tuer ces besoins irrationnels d'être humain. L'attention, la reconnaissance, la popularité, correspondre aux diktats de la beauté tout en voulant sortir du moule de la normalité. S'auto-caser dans la catégorie des anarchistes, des révolutionnaires, alors qu'en réalité je ne me bouge pas pour changer les choses. Flegme hypocrite, c'est ce que je déteste le plus chez les autres parce-que c'est un de mes propres défauts.
Je ne sais pas si mon objectivité fait de moi quelqu'un de lucide ou si elle me retranche dans ce que les médecins appellent la psychose. Je ne suis même plus sure de vivre ma propre vie, j'ai l'impression de me voir vivre, tout simplement, d'être une actrice passive, voir une spectatrice du spectacle burlesque qu'est mon existence. J'essaie tant bien que mal de gérer mes choix, mes principes, mes positions, mais je suis une maniaque du contrôle, et je ne sais pas me contrôler. 

Comme à chaque introspection je me noie dans mes propres incertitudes.