jeudi 22 septembre 2016

Détraquée.

Source inconnue.
22 Septembre 2016 - 22h02 - Cergy.

Tic Tac... Tic Tac... Tic Tac...

Dans ma tête résonnent les tintements stridents de l'horloge du temps.
A l'heure où la société nous rappelle les méfaits du vieillissement de notre horloge biologique me voilà qui tergiverse sur mon horloge émotionelle.

Suis-je une détraquée du sentiment?

Les rouages de mon âme, de mon être, de mon cœur... Tous ont-ils fini par rouiller? Sont-ils simplement bloqués par une dent qui se serait, avec le temps, abîmée?

Me voilà bloquée dans une époque que je ne comprends pas, avec des gens qui ne me comprennent pas, je m'auto-lapide à chaque action idiote à leurs yeux, alors que je ne demande qu'à être acceptée telle que je suis. Je m'en voudrais de ma propre différence ? Mais comment fonctionnent ces émotions qui me submergent, ces sensations de combat contre moi-même lorsque ce qui semblent être mes principes se trouvent être bafoués?

Souvent l'impression de regarder le monde depuis une bulle imperméable aux sentiments normaux, chez moi tout est exacerbé, je ressens l'envie inextinguible d'en apprendre plus sur les autres, sur le monde qui m'entoure. Mon cerveau va trop vite, je me perds dans mon propre palais et je tergiverse durant des heures au lieu de me concentrer sur le présent.

Toujours une longueur d'avance, parfois il me semble arriver à anticiper les réactions, les envies, les jugements... Mais une solitude profonde m'attend chaque fois que je me retrouve avec moi-même. Aucun dialogue, je n'arrive même plus à communiquer avec ma conscience, c'est comme si mon cœur se fermait une bonne fois pour toutes, lassé de me faire subir l'incompréhension des relations.

Le monde est plus pour moi un sujet d'étude qu'un sujet de vie, je ne me vois pas vivre, je me vois analyser, questionner, chercher, puis me lasser en me prélassant dans un bain de déni, de rancœur et de mélancolie.

L'image est forte mais cette horloge me perds, tic tac ... Le son ralentit trop vite.

vendredi 9 septembre 2016

Etats.

Toile : "Le visage du vent" je ne connais pas l'artiste. 
10 Septembre 2016 - minuit 56 - Cergy.

Même si l'eau n'est pas mon élément principal, j'aime comparer mes états émotionnels à ceux des mers...

Parfois tout est calme, il n'y a rien à signaler, de temps en temps les courants marins et le vent font qu'elle est un peu agitée, et d'autres fois elle se déchaîne sans laisser le temps aux hommes de se retourner, de se préparer, ou de faire leurs adieux à leurs familles.

Un peu abusive comme comparaison? Oh cher lecteur si seulement tu savais à quel point je suis comme la mer, comme l'océan, comme cette eau capable de changer d'aspect et capable d'aider la vie tout autant qu'elle peut la détruire.

Intrinsèquement, je doute que quiconque soit conscient de sa capacité émotionnelle dès le début de sa vie.Il faut vivre, souffrir, aimer, haïr pour expérimenter, pour se découvrir, pour apprendre à s'apprivoiser. Mais nous sommes beaucoup à avoir le "privilège" de connaître nos propres émotions. En général, et encore une fois je ne donne que mon avis personnel, ça vaut ce que ça vaut, les personnes qui ont appris ont une âme d'artiste... Qu'ils pratiquent ou non l'art, sous toutes ses formes, ces gens ont un sens aigu de la beauté, bien entendu il varie selon les individus. Ils sont plus sensibles aux proses, aux mélodies, à certains petits détails que personne d'autre ne verra. C'est à mon avis pour ça que les artistes sont assimilés à la torture personnelle. Vous savez "C'est un artiste torturé."

Pour ma part, j'ai encore fait les frais de mon instabilité émotionnelle...

Les choses s'arrangent pour moi, je devrais être heureuse, mais je garde constamment au fond de mon esprit une petite raison pour que mon cœur ne lâche pas la sensation de souffrance. Les psychiatres parleront de bipolarité, les artistes parleront de sensibilité, les scientifiques parleront de dérèglement hormonal ou d'autres soucis d'ordre purement chimique, physique, terre à terre.

Je sais qu'il est possible de modifier ses émotions, de les faire taire, de les tuer, de les apaiser, mais c'est une chose de vouloir être heureux et s'en est une autre de ne plus vouloir ressentir.

Ma journée a été plutôt bonne, mis à part un secrétariat fermé j'ai pu faire tout ce que j'avais à faire sans encombres. J'ai enfin mon appartement, j'ai enfin mon inscription officielle à la fac, j'aime bien la ville dans laquelle j'habite, je commence à prendre petit à petit conscience que j'ai des responsabilités et qu'à 23 ans il serait temps de les assumer... Je suis plutôt calme et apaisée en ce moment, mais ça n'a pas changé pour autant mes troubles émotionnels.

Pour prendre un exemple parlant, je suis sortie de chez moi accompagnée de mon petit ami aux alentours de 14h, nous sommes allés à la fac et ça allait plutôt bien, même si le secrétariat était fermé je n'avais aucun stress, aucune raison de m'énerver ou quoi que ce soit. Et pourtant je me suis sentie terriblement mal lorsque nous nous sommes posés devant la maison des étudiants... Du monde, beaucoup de monde, toutes ethnies, tout styles, toutes passions sans aucun doute, et pourtant je me sentais exclue de cette communauté aussi unie qu'elle est cosmopolite... Les gens rigolaient, parlaient, jouaient, se prenaient dans les bras, et j'étais là, complètement renfermée sur moi-même ne comprenant pas ces interactions sociales. Pourquoi se faire des câlins sans raisons ? Qu'est-ce qui cause cette hilarité chez ce garçon, pourquoi cette fille aussi belle est aussi entourée de garçons, pourquoi elle sourit comme si le monde lui appartenait?

Pourtant je ne me considère pas comme la moins intelligente, ou la moins jolie, voir la moins intéressante (quoi que dans ce cas précis...) mais plus le temps passe moins j'ai envie de me mêler aux autres. Certaines personnes qui me connaissent te diraient cher lecteur que c'est à cause de la peur, ou pour éviter de souffrir si les gens ne correspondent pas à mes attentes... Snobinarde peureuse que je suis? Je ne sais pas, mais une chose est sure c'est que je n'étais pas à l'aise, et je pense que je ne le serais jamais totalement.

Est-il propre aux humains de vouloir à tout prix plaire ou être apprécié? Je me demande si ces émotions émanent de moi ou d'une empathie générale... Les peurs des uns et des autres que j'aurais trop emmagasiné?

D'un sentiment de calme et d'apaisement je suis passée en une fraction de seconde à une terreur profonde mêlée d'incompréhensions et d'angoisses. Je ne me suis pas déchaînée depuis que j'ai mon nouvel appartement, ça fait quoi, deux jours... C'est un petit record et j'en suis assez fière, mais je flippe de tout foutre en l'air...Comme à mon habitude.

Je me perds en tergiversions, mon esprit est relié à trop de mondes parallèles pour que je puisse assimiler clairement mes idées et retranscrire mes pensées. Chiant.

samedi 3 septembre 2016

Extrinsèque.


03 Septembre 2016 - 20H28 - Cergy.

Une nuit passée dans cet appartement qui n'est pas encore le mien. Pour faire court, hier fut une journée complexe, éprouvante et quelque peu déstabilisante. J'ai eu les clef de l'appartement que l'on m'a reservé, mais mon handicap n'est pas remonté jusqu'au CROUS et l'appart n'est pas accessible, heureusement que j'ai trois personnes géniales avec moi pour m'aider... Mais je suis censée "échanger" mon appart avec un équipé pmr... Mais quand... Telle est la question.

Je ne sais pas si c'est à cause de ça que les "symptômes" reprennent. 

Tout ça ne m'était plus arrivé depuis que j'ai quitté mon ex, et que je suis partie chez mon père pour reprendre mes études... A moins que ça n'ait été qu'une impression étant donné que je connaissais déjà bien les lieux, et que je connaissais même du monde parmi les gens de ma promo DAEU. Toujours est-il que ça va bien au delà du fait de "ne pas réaliser". 

Une fois de plus j'ai l'impression de me laisser porter, de ne pas vivre, de ne pas ressentir ce qui est en train de m'arriver.

Hier j'ai fait plusieurs crises d'angoisses, mais plus par peur de devoir abandonner tout ce que je me suis donnée tant de mal à accomplir. Et aujourd'hui, en me baladant dans Cergy avec ces personnes chères à mon cœur, j'ai à nouveau subi ma propre distance. Un peu comme si je me scindait et que mon esprit quittait mon corps qui continuerait à agir machinalement comme un robot ou un pantin... Vous imaginez? Vous voir vous même agir sans avoir la capacité de reprendre le contrôle de vos propres pensées, de vos propres actes. Et bien voilà, au moment ou je reprend le contrôle, donc au bout des deux-trois minutes que je passe à péter un câble sur ma propre existence, je ne ressent presque plus rien, tout autour de moi m'est inconnu et familier en même temps, les mots que j'échangent n'ont aucune tangibilité, 

Encore maintenant, j'ai l'impression de faire parti d'une masse de gens solitaires, avec ce besoin viscéral de se renfermer dans leur solitude et leur douleur, parcequ'au fond, souffrir c'est ressentir, et c'est ce qui caractérise notre existence terrestre. 

Il est difficile d'oser espérer avancer dans la vie si on arrive même pas à distinguer qui nous sommes, si nous avons un but, si nous avons une logique...