vendredi 28 octobre 2016

Litha.


28 Octobre 2016 - 23h26 - Hopital des Invalides, Paris.

Litha... Tu es née le jour du solstice d'été, c'est ce qui t'as valu ce nom. J'ai des images de tes petites mains, et même celle d'une petite chevelure noire ébène. D'un rire cristallin aussi doux et pur qu'une petite pluie d'été.

Je me demande si tu t'étais déjà réincarnée et si je ne t'ai pas déjà tuée... Elle aurait du arriver entre le 19 et le 22 Juin si je n'avais pas décidé le contraire... Elle ou Tu?

Quoi qu'il en soit, claque dans la gueule, coup de massue en pleine tête. Tu sais comment je suis quand j'apprends quelque chose de déroutant. Il m'a dit de te laisser me trouver. Moi qui avait besoin d'un objectif à atteindre pendant que je suis cloitrée dans cette petite prison à ciel ouvert, voilà qui m'occupera... Essayer de me connecter alors que rien ne va dans mon esprit. Comment communier avec l'autre coté quand tu ne peux même pas communier avec toi même.

J'étais bien aujourd'hui, je ne me rappelle pas de mes rêves de la nuit passée, mais j'ai bien dormi... Peu mais bien... Je suis sortie prendre l'air, il faisait bon, tout mon environnement était apaisant, j'ai même réussi à mettre de coté mes angoisses et mes émotions négatives pour ne me focaliser que sur ce qui me faisait du bien.

J'ai beaucoup réfléchi, après ma médiation foirée de cet après-midi... J'suis en borderline, un pied sur le toit, l'autre dans le vide, et chaque rafale m'envoie d'un coté ou de l'autre, je dois m'accrocher pour pas tomber, et en même temps je dois essayer de remonter mon pied sur le toit pour le quitter une bonne fois pour toutes.
Et si quelque part j'avais pas envie de le quitter?

L'humain est tellement égoïste...

J'ai fini par prendre une décision définitive me concernant, j'en ai fini avec les plaintes interminables. J'aurais droit à ma pleine lune, j'aurais le droit d'hurler tant que bon me semblera à ce moment là, mais entre deux pleines lunes je chérirais mes secrets, je garderais pour moi mes peurs et mes angoisses, et surtout il est hors de question que je me replace en position de faiblesse ou de vulnérabilité.

Tu dois en être la raison quelque part... En plus de la meute il faut maintenant que je montre l'exemple, que tu n'aies pas pour unique référence la personne horrible que tu as connu jusqu'à il y a peu.

Bordel cet article est incompréhensible pour 95% des gens qui le lisent... Mais tant pis.

Je me suis sans doute trop laissée apprivoisée, j'en ai oublié les règles de bases.
Mais il n'est jamais trop tard.
Je te promet de remonter, je te promet de me renforcer, et quand tu m'auras retrouvée, j'aurais la force de redevenir la puissante guerrière que j'étais avant tout ça, dans le fond, tu es la bonne chose qui m'a tenue moralement vivante pendant toutes ces années de massacre.


mercredi 26 octobre 2016

Des papillons épinglés.

"Putain sera l'un de mes gimmicks pour parler d'mes sentiments et de leur mécanique." (Wojtek - Outrospection)

26 Octobre 2016 - 20h49 - Hopital des Invalides, Paris.

Ressentis, pressentiments, ressentiments.

Angoisses.

J'ai pris l'habitude de ne dire que des mots quand j'ai besoin d'exprimer quelque chose de profond, visiblement ça fonctionne mieux, la compréhension se fait parfois plus facilement.

Encore une soirée assise sur un plumard, émotions au bout des doigts pour déverser ici tout ce qui ne va pas. Vous allez finir par croire que je me complais dans la douleur alors qu'en réalité je n'aspire qu'à me séparer de cette soeur.

Jolie introduction n'est-ce pas? Toute en mots et en rimes.

Je suis perdue, seule, et angoissée. Quand une chose s'arrange un peu, cinq autres déraillent sans que je ne puisse faire quoi que ce soit pour cesser cette locomotive infernale. Que je mette ma force à tenter de la stopper ou mon intelligence pour la remettre sur les rails de manière définitive, le train de ma vie dévale une pente dangereuse et finira bientôt par s'écraser dans le précipice de l'oubli sans aucune chance d'en réchapper.

Que ce soit pour moi ou pour ceux qui m'entourent.

Capacité de destruction optimale, massacre précis, moralement et sentimentalement je peux, en voulant stopper mes souffrances, détruire les gens que j'aime. Et cette idée m'est insupportable.
Mais elle est toute aussi insupportable que l'idée de perdre tout  ce que j'ai accompli jusqu'à maintenant.

Mon année à la fac est remise en question, ainsi que ma bourse, mon appart, ma potentielle vie d'étudiante en région parisienne, mes projets d'avenir proche, mes voyages prévus, la reprise de la photo...

Toute les semaines je passe sur le billard pour me faire enlever des points, retirer une lame faite en tubulures pour nettoyer ma plaie, remettre une lame neuve, refaire des points... Et ce pour une durée indéterminée.
La chirurgien veut opérer de la sorte afin que la cavité soit propre et puisse se refermer d'elle-même, comme si ça allait être possible... Il n'est soudain plus question de chirurgie plastique réparatrice, il n'est plus question de 45 jours d'alitements et de 45 jours de réadaptation, il s'agit de plusieurs mois de cicatrisation.

C'est long... Je ne sais même pas comment ça va se passer la semaine prochaine, ici c'est au jour le jour et tant pis pour ce qui m'attend dehors... La bourse est en retard, je ne peux pas payer mon loyer parce-que j'ai dépensé tout mon argent dans les livres demandés à la fac et dans les courses... Le site où je suis censée demander de l'aide est indisponible, la fac fait pression pour que j'abandonne et que je reprenne l'an prochain pour éviter de louper une année...

A coté de ça, et d'autres choses, le fait de pouvoir passer mes après-midi au fauteuil pour me balader dans cet endroit sinistre est ridiculement insatisfaisant. Je suis enfermée ici, avec pour seule compagnie mes angoisses, mes insomnies et mon cerveau de merde qui réfléchit beaucoup trop.

Certes, Elle était là ces derniers jours, elle le sera encore demain, elle a su apaiser certaines brûlures avec une douceur déconcertante, mais après? Durant un long moment je vais encore me retrouver face à moi-même, et toutes les bêtes noires qui m'ont laissées tranquilles durant sa présence vont revenir me tourmenter en même temps.

Et l'insomnie frappe...


jeudi 20 octobre 2016

Intuitions, Psychoses, Remords.


20 Octobre 2016 - 22h18 - Une chambre à l'hopital des invalides, Paris.

Le voisin a encore poussé le son de sa putain de télé.

Voilà 3 jours que je suis arrivée dans cet hosto qui me connaît déjà. 2 jours que j'ai subi ma première intervention... Et je remet le couvert Mardi, et certainement encore le Mardi d'après...

Bien évidemment mon petit cerveau s'est remis en marche... Je m'étais remise à fumer en partie pour le calmer, le thc m'aidant plutôt bien en ce sens, mais je n'ai plus aucun effet de mon dernier joint qui remonte à Lundi matin... Tu parles... Entre l'anesthésie générale et la journée d'hier ou je n'ai fait que gerber j'ai à peine eu le temps de penser à crever encore une fois.

Sauf qu'aujourd'hui, rebelote, mon état ayant fait mieux que se stabiliser, mes petits neurones encore en vie ont décidé de se manifester. Enfin si encore ce n'était que la journée, non la nuit aussi j'arrive à m'auto tourmenter c'est un truc de dingue quand j'y pense.

Il y a quelques jours, alors que j'étais en pleine crise existentielle, je me suis promis (oui parce-que parfois j'arrive à prendre le contrôle sur moi-même... Parfois?...) d'en finir une bonne fois pour toutes avec ces pseudos inquiétudes, avec "elle", avec mes angoisses, avec tout ce qui me pourrit en fait. Tirer un trait sur ce qui fait de moi ce petit être à l'écart de la meute que certains semblent apprécier mais que peu osent aimer.

Et cette nuit mes démons m'ont rattrapée.

Si vite que je n'ai même pas eu le temps de les sentir arriver. Et de la petite plus ou moins docile que j'étais redevenue le temps de quelques jours je me suis retransformée en monstre avide de contrôle.

J'en vient à avoir des remords, alors que bordel c'est moi. Je suis comme ça, j'ai beau déployer chaque parcelle de mon énergie à tout faire pour changer, au final je n'y arrive pas. S'en suit tout un processus d'accablement, de déni, et jamais de compréhension... Parce-que c'est surtout ça le problème, je ne me comprends pas.

Je ne comprends pas le monde qui m'entoure, je ne comprends pas les gens, mes proches, mes amis, ma famille, personne.

Recluse dans une solitude involontaire, d'où certaines personnes veulent me sortir avec force sans arriver à comprendre que même moi, je n'arrive pas à m'en extirper. Qui est-ce qui m'a foutu un syndrome d'asperger avec un haut potentiel émotionnel?! C'est même pas censé être compatible bordel de merde... 

Je me retrouve à avoir des intuitions qui me détruisent, je ne peux pas en parler parce-que c'est perçu comme de la psychose et je m'en veux de penser comme ça.

Une voix dans ma tête me hurle que j'ai un grain et que je m'adapterais plus si j'allais me faire soigner. J'ai besoin de silence, d'une clope, d'un paysage apaisant et d'une épaule sur laquelle me poser avec confiance...
Mais jusqu'à présent je n'ai fait confiance à personne.

mercredi 5 octobre 2016

Amnésie


05 Octobre 2016 - 14h21 - Université de Cergy Pontoise.

C'est tellement dur de quitter ce petit lit tout froid. Encore une nuit dans la fraîcheur, l'esprit embrumé de cauchemars. Il fait froid en région parisienne.

Hier matin, en sortant de chez moi, j'ai remarqué la brume qui me permettait à peine de voir a 1 mètre devant moi. L'humidité environnante m'envahissait tandis que je m'engageais sur le chemin de la fac. J'étais bien, la musique dans les oreilles, personne aux alentours, simplement moi, le son qui m'occupait l'esprit et la fraîcheur matinale. Je me fais la réflexion que j'aurais apprécié rester plus longtemps dans une bulle temporelle pour en profiter avant de me replonger dans la chaleur froide de la socialisation forcée.

On est actuellement 13 dans ce petit local d'asso à la tour des chênes. Tous ou presque jouent à Smash Bros, Mélée ou wii u. Et je suis posée sur mon ordinateur.

En ce moment je me pose beaucoup de questions, je réfléchis tout le temps, en cours pendant que je m'évertue à suivre, prendre des notes et comprendre. En groupe, quand il y a du monde autour de moi mais que, comme d'habitude, je ne me mêle que peu ou pas. Chez moi, pendant une série avec mon copain, avant de dormir, pendant mon sommeil...

On m'a dit il y a quelques minutes que j'étais une parfaite manipulatrice... Oui.

Il faut se rendre à l'évidence, même si pour plaisanter je me met a assumer une position de connasse, dans le fond, j'en suis réellement une.

Je regrette, sincèrement, que les personnes auxquelles je tiens me connaissent. Tiens, ça va bientôt faire officiellement 8 ans... Dans 1 mois et 3 jours.

J'essaie de me mettre à leur place. A la place de mon père qui me voit faire n'importe quoi sans pouvoir faire quoi que ce soit pour m'aider ou m'en empêcher. A la place de celle qui ryhtme mes pensées, qui doit subir en plus de la distance mes humeurs, mes défauts, et mon manque cruel de reconnaissance. A la place de l'homme qui partage ma vie, obligé lui de tout encaisser, ma jalousie comme mes crises de folie, comme ma dépression chronique. Je me sens coupable de faire subir tout ça à tout ces gens. Mais comme je suis une égoïste, je ne leur dit pas. Il n'y a pas qu'eux, il y a aussi leurs amis qui me parlent de temps en temps et qui doivent aussi supporter quelques trucs, certains membres de la famille, puis il y a aussi les amis passagers, ceux qui partagent quelques heures, quelques soirées...

J'aimerais mieux être seule au monde, pouvoir me rendre invisible et effacer mon souvenir de la mémoire de ceux que j'aime. Pouvoir observer leur bonheur comme un être immonde vivant par procuration.