mercredi 26 octobre 2016

Des papillons épinglés.

"Putain sera l'un de mes gimmicks pour parler d'mes sentiments et de leur mécanique." (Wojtek - Outrospection)

26 Octobre 2016 - 20h49 - Hopital des Invalides, Paris.

Ressentis, pressentiments, ressentiments.

Angoisses.

J'ai pris l'habitude de ne dire que des mots quand j'ai besoin d'exprimer quelque chose de profond, visiblement ça fonctionne mieux, la compréhension se fait parfois plus facilement.

Encore une soirée assise sur un plumard, émotions au bout des doigts pour déverser ici tout ce qui ne va pas. Vous allez finir par croire que je me complais dans la douleur alors qu'en réalité je n'aspire qu'à me séparer de cette soeur.

Jolie introduction n'est-ce pas? Toute en mots et en rimes.

Je suis perdue, seule, et angoissée. Quand une chose s'arrange un peu, cinq autres déraillent sans que je ne puisse faire quoi que ce soit pour cesser cette locomotive infernale. Que je mette ma force à tenter de la stopper ou mon intelligence pour la remettre sur les rails de manière définitive, le train de ma vie dévale une pente dangereuse et finira bientôt par s'écraser dans le précipice de l'oubli sans aucune chance d'en réchapper.

Que ce soit pour moi ou pour ceux qui m'entourent.

Capacité de destruction optimale, massacre précis, moralement et sentimentalement je peux, en voulant stopper mes souffrances, détruire les gens que j'aime. Et cette idée m'est insupportable.
Mais elle est toute aussi insupportable que l'idée de perdre tout  ce que j'ai accompli jusqu'à maintenant.

Mon année à la fac est remise en question, ainsi que ma bourse, mon appart, ma potentielle vie d'étudiante en région parisienne, mes projets d'avenir proche, mes voyages prévus, la reprise de la photo...

Toute les semaines je passe sur le billard pour me faire enlever des points, retirer une lame faite en tubulures pour nettoyer ma plaie, remettre une lame neuve, refaire des points... Et ce pour une durée indéterminée.
La chirurgien veut opérer de la sorte afin que la cavité soit propre et puisse se refermer d'elle-même, comme si ça allait être possible... Il n'est soudain plus question de chirurgie plastique réparatrice, il n'est plus question de 45 jours d'alitements et de 45 jours de réadaptation, il s'agit de plusieurs mois de cicatrisation.

C'est long... Je ne sais même pas comment ça va se passer la semaine prochaine, ici c'est au jour le jour et tant pis pour ce qui m'attend dehors... La bourse est en retard, je ne peux pas payer mon loyer parce-que j'ai dépensé tout mon argent dans les livres demandés à la fac et dans les courses... Le site où je suis censée demander de l'aide est indisponible, la fac fait pression pour que j'abandonne et que je reprenne l'an prochain pour éviter de louper une année...

A coté de ça, et d'autres choses, le fait de pouvoir passer mes après-midi au fauteuil pour me balader dans cet endroit sinistre est ridiculement insatisfaisant. Je suis enfermée ici, avec pour seule compagnie mes angoisses, mes insomnies et mon cerveau de merde qui réfléchit beaucoup trop.

Certes, Elle était là ces derniers jours, elle le sera encore demain, elle a su apaiser certaines brûlures avec une douceur déconcertante, mais après? Durant un long moment je vais encore me retrouver face à moi-même, et toutes les bêtes noires qui m'ont laissées tranquilles durant sa présence vont revenir me tourmenter en même temps.

Et l'insomnie frappe...


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