lundi 30 novembre 2015

Âme en perdition.


12h58

Réveil en larmes, la boule au ventre, je n'ai que peu dormi, mon premier rêve, je ne m'en rappelle plus, mais quand je me suis recouchée à 09h00 les vrais cauchemars m'attendaient. Rien d'horrible, enfin pas du domaine de la peur collective, aucun meurtre sanglant, ou fantôme, ou rien qui ne génère une sensation de peur panique chez les autres. Je ne détaillerai pas ici mon rêve, puisqu'il faudrait pour ça que j'explique pourquoi j'en ai rêvé, et en parler rendra les choses bien trop réelles, et me fera dévoiler la vie privée de quelqu'un qui ne partage plus la mienne, et j'ai encore beaucoup trop de respect pour cette personne.

Je me sent très mal, je n'ai rien avalé de consistant depuis Vendredi, parce-que chaque fois que je me retrouve devant de la nourriture, j'ai beau avoir la dalle, mon estomac se noue, je carbure au coca et au thé, dose de caféine combiné au sucre, je ne dors presque plus, la nuit dernière j'ai du dormir 5 heures, et celle d'avant je n'ai dormi que 3 heures. Pourtant, pour une fois, je suis entourée, J'ai passé la nuit de Samedi à discuter avec quelqu'un que j'aime beaucoup, la soirée d'hier aussi, et ça créé chez moi des moments d'accalmie, je me focalise sur ma discussion, et je rigole, je pense à autre chose, ça me fait du bien, surtout qu'il y a dans nos paroles beaucoup de sincérité, et que ça m'avait manqué.

Retour à la fac ce soir, élection des délégués, elle était prévue pour la semaine dernière, mais au final non c'est cette semaine, et je ne peut pas boycotter en n'y allant pas, parce-que si je m’absente tous les Lundis, je vais finir par me faire virer, et ce n'est pas ce dont j'ai besoin, pas en ce moment. Mais supporter cette mascarade ne me plait guère, voir des gens qui ne se supportent pas se faire de la lèche pour être élus, je trouve ça d'une malhonnêteté sans nom, Donc à moins que quelqu'un de vraiment intéressant ne se présente, je ne voterais même pas, non en fait je ne voterais pas. Je ne vois pas l'utilité d'un délégué pour une classe de DAEU, on a pas tous les mêmes cours, et si le délégué doit gérer toutes les demandes concernant tous les modules disponibles, il risque de ne plus avoir de temps pour gérer ses propres cours, donc une fois de plus, je pense que c'est juste n'importe quoi, un truc qui ne va servir qu'à moitié et que tout le monde aura oublié en revenant de nos 5 petits jours merdiques de vacances de Noël.

J'en ai parlé avec mon père cette nuit, quand je me suis levée pour désinfecter mes coupures, il était dans le salon en train de regarder une connerie à la télé, pour une fois il est d'accord avec moi, On a pas mal discuté d'ailleurs, mais rien de ce dont on a parlé de m'a soulagé outre mesure, j'ai besoin de motivation, et il m'a découragée, en me rappelant que peu importe ce que je ferais, je serais toujours le "cas à part" de la classe, la personne qui sort du lot, celle avec qui on aime pas traîner parcequ'elle a une grande gueule parce-que sa vérité sur la vie en général déprime, déçoit ou soulève des questions que les autres ne veulent pas se poser. L'éternelle solitaire en résumé.

Dans la lignée des discussions avec les membres de ma famille mon petit frère s'y est mis aussi, l'inverse de moi, il a 17 piges, il sait ce qu'il veut pour son futur, il ne se prend jamais la tête avec les parasites de sa vie, le principal c'est la famille à ses yeux, et parfois j'envie son insensibilité, j'suis capable de faire taire toutes mes émotions, mais si je le fais, c'est terminé, je n'existe plus en tant que "moi-même", aucune pitié, aucun sentimentalisme, plus de gentillesse, en fait ça devient moi et moi seule. Je n'ai pas envie de perdre ce qui fait que je me pense encore être quelqu'un de bien. J'suis pas égoïste, et quand je fais du mal autour de moi ça a des répercussions sur mes propres émotions. Ouais la fragilié ouais, l'empathie, l'hypersensibilité, c'est tout ou rien avec moi, soit je décide de tout ressentir plus fortement que les autres, soit je décide de ne plus rien ressentir, en sachant que tout reviens toujours, ne plus rien ressentir ça marche un temps, mais ça finit par détruire. Tout ressentir plus fort ça fait mal, quand on doit encaisser la douleur, mais ça veut aussi dire que toutes les émotions positives sont plus intenses, les moments de bonheurs sont merveilleux, et l'amour est tellement beau, enfin quand il est partagé on en reviens toujours au même point.

J'ai supprimé les deux ou trois derniers articles ici, j'avais besoin de prendre un peu de temps, mais il fallait que je revienne écrire, en allumant mon pc, mon fond d'écran m'a fait l'effet d'un électrochoc, ma mémoire est quasi parfaite, je me rappelle de tout ce qu'il faut, une musique fait naître en moi une vague de souvenir, il en est de même pour une photo, pour une parole, bref, rien de bon quand on est d'humeur dépressive. J'étais mal a cause de mon dernier rêve, mais a ce moment là j'ai eu cette douleur dans le creux du ventre, le cœur serré, la gorge nouée, j'ai rarement eu aussi mal en me remémorant tout ce que j'aimais vivre avec quelqu'un. J'ai jamais eu aussi mal en vérité, je ne sais pas combien de temps je vais devoir attendre pour m'en remettre, je pense que cette blessure restera béante, elle rejoindra le panthéon des douleurs inoubliables de ma vie, au même titre que la perte de mes grands-parents.

J'ai recommencé un journal intime il y a une semaine environ, plus même, deux semaines, j'y écris en détail ce que je fais quand je vais mal, un exutoire beaucoup plus personnel que celui-ci, Ou je peut trahir mes secrets ceux des autres sans pour autant avoir peur d'un quelconque jugement, ça me fait du bien ouais, mais il faut que je me promette de ne jamais le relire, j'ai déjà en mémoire trop d'instants qui ouvrent un peu plus la blessure chaque fois que j'y repense. Bientôt une semaine que j'ai passé mes derniers instants dans ses bras, et ce qui auparavant me passait du baume au cœur me le déchire à présent.

Je n'attend qu'une chose pour le moment, c'est l'heure de sortir de la fac pour traîner un peu dehors, profiter du froid ambiant, entre deux lampadaires et leurs éclairages pourris pouvoir observer la lune, me poser encore une tonne de questions existentielles mais en dehors de ma grotte sombre et inhospitalière.

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